Confusions et impuissance présidentielle
La prestation télévisée du Président de la République, il y a quelques jours, a non seulement laissé les français plutôt dubitatifs mais a surtout mis en exergue les nombreuses approximations, confusions et preuve de l’impuissance du pouvoir actuel.
En effet, alors que depuis son élection, le Président a voulu se montrer sous ses plus beaux atouts, volontariste, touche à tout, sur tous les fronts, se mêlant de tout, ayant une opinion sur tout, finalement, après presque deux années d’exercice du Pouvoir, les français s’aperçoivent que c’est intéressant mais très largement insuffisant et insatisfaisant. Car, que reste t-il dans les esprits : beaucoup de promesses, beaucoup de beaux discours et de belles paroles, beaucoup de communication, beaucoup d’erreurs en terme d’images et de symboles (opérations bling-bling, paroles malheureuses ou proximité évidente avec l’argent ou les gens fortunés).
Or, l’émission télévisée d’il y a quelques jours laisse à penser que les choses ne s’arrangent pas voire même qu’elles vont se détériorer dans les prochaine semaines. Nicolas Sarkozy s’est montré évasif, trop sur de lui, parfois, tellement les propos appris dans les fiches techniques préparées par ses conseillers étaient mises en avant, décevant envers les salariés de Gandrange (Arcelor Mittal) envers lesquels il a tenu des propos décalés par rapport à ses propres promesses faites sur place ou parce qu’il a tout simplement oublié de parler de la crise dans les DOM alors que la Guadeloupe et la Martinique sont des territoires français habités pas des citoyens français. Etonnant !
Et pourtant, on ne peut pas dire que les questions des journalistes, encore une fois, aient été dérangeantes contrairement à ce que leurs collègues européens et néanmoins voisins pratiquent vis-à-vis des « politiques » en insistant sur les questions, en les répétant jusqu’à obtenir une réponse précise à une question précise.
Enfin, le travers présidentiel est ressorti de plus belle lorsque Nicolas Sarkozy a annoncé la suppression partielle de la taxe professionnelle faisant fi du Parlement qui est le seul compétent pour en décider et en écrasant sur son passage les élus et les collectivités territoriales pourtant fer de lance du plan de relance sur lesquelles l’essentiel des investissements pèsent et non sur l’Etat. Il en est de même pour les annonces sur l’audiovisuel public ou le Président de la République s’est trompé en voulant défendre cette réforme puisqu’il a confondu la majorité des 3/5 des parlementaires pour la nomination des dirigeants alors qu’il s’agit des 3/5 contre la nomination des dirigeants Ce qui est quasiment impossible à atteindre.
Tout cela n’est pas rassurant puisqu’ entrainant le mécontentement des citoyens qui se souviennent de tous les slogans de campagne non respectés aujourd’hui, déclenchant les protestations de nos amis britanniques, allemands ou tchèques envers lesquels Nicolas Sarkozy a été, encore une fois, arrogant et désobligeant. Même les élus de sa majorité doutent beaucoup et expriment leur mécontentement sur toutes ces initiatives personnelles et isolées. Symptomatique.